Africa Growing Solution
Fertigation & Nutrigation
29, Juin 2021

Les systèmes de filtration ont considérablement évolué durant les deux dernières décennies. En outre ces outils se sont répandus en même temps que les systèmes d’irrigation devenaient plus utilisés en agriculture et en parcs et jardin et plus particulièrement avec l’avènement de l’irrigation localisée. Les débits utilisés dans les émetteurs d’eau étant toujours plus réduits, la qualité des ressources en eau étant de plus en plus médiocre à mesure que les niveaux baissaient et que la température des aquifères augmentait (changement climatique oblige…), ces systèmes ont été soumis à rude épreuve et cette pression a entrainé logiquement de profondes évolutions. Aussi nous proposons-nous de faire un état des lieux de ces systèmes et de leurs évolutions sur les dernières décennies, pour dresser ensuite un état des lieux des solutions en vogue en France et surtout de par le monde.
LES ANNÉES SOIXANTE-DIX : LA FILTRATION À SABLE EN MATÉRIAUX MÉTALLIQUES RÉGNAIT EN MAITRE
A cette période l’offre existante était très limitée. Elle était basée presque exclusivement sur des solutions de filtration à sable, voire à tamis, et sur les matériaux type métal (souvent galvanisé). Le nettoyage du filtre se faisait pratiquement de façon manuelle, c’est-à-dire en démontant le produit et en nettoyant les éléments filtrants à la main (filtres à tamis) ou en inversant manuellement le sens de circulation de l’eau dans le filtre à sable pour éliminer les éléments emprisonnés lors du processus de filtration. La détermination du moment où le nettoyage manuel devait être réalisé était hasardeuse : idéalement réalisé par une observation régulière et attentive du différentiel de pression existant entre l’amont et l’aval de la filtration, il était malheureusement aussi trop souvent initié lorsque la pression en aval chutait à un tel point que l’irrigation était menacée de stopper…souvent donc sur un seuil atteint déjà critique, donc beaucoup trop tard.
De plus pour des raisons de facilité et de pragmatisme la mode était plutôt à la filtration à sable à partir d’un seul fût de taille conséquente…il n’était pas rare de voir des fûts à sable de diamètre 60’’ (1.5m) ou plus. Ces systèmes nécessitaient beaucoup d’énergie hydraulique pour se contrelaver efficacement.
LES ANNÉES QUATRE-VINGT : LA FILTRATION À TAMIS COMPLÈTE L’OFFRE EXISTANTE
Lassés par les contraintes existantes sur cette star qu’est la filtration à sable, les utilisateurs ont complété voire pour certains remplacé leurs systèmes de filtration à sable par des systèmes à tamis. Le corps est alors fabriqué majoritairement en acier revêtu d’époxy pour les grosses tailles (au-dessus de 3’’) alors que les plus petites tailles commencent à être proposées en plastique (acétal ou polypropylène). On voit également apparaitre et se démocratiser de petits filtres à tamis sur les parcelles agricoles et en parcs et jardins.
LES ANNÉES QUATRE-VINGT-DIX : L’ARRIVÉE DE LA TECHNOLOGIE À DISQUE RASSEMBLE LES DEUX MONDES
Une entreprise Israélienne, a commencé à proposer un produit qui rassemble les avantages de la filtration à sable (bonne efficacité sur les particules d’origine biologiques) tout en offrant la facilité de nettoyage des éléments filtrants que l’on constate sur la famille des filtres à tamis. Le matériau employé est un plastique technique comme pour certains filtres à tamis.
La maitrise de la plasturgie est alors un atout de taille pour fabriquer des éléments filtrants légers avec de grands volumes pour réaliser de bonnes économies d’échelle.
C’est aussi l’époque où les systèmes sont vendus de plus en plus en batterie, c’est-à-dire que l’on place en parallèle plusieurs éléments filtrants de petite capacité plutôt que d’en avoir un seul de grande capacité. Cela permet un contre-lavage séquentiel de chaque élément filtrant, l’un après l’autre, ce qui améliore l’efficacité du contre-lavage même en conditions de pression et de débit limités et rend également le système plus compact et donc plus transportable.
LES ANNÉES DEUX MILLE : L’ASSISTANCE DU TOUT AUTOMATIQUE
Les programmateurs ont fait de grands progrès et ils équipent désormais bon nombre de stations qui pour le coup deviennent automatiques ! Un capteur de différentiel de pression mesure alors en permanence la différence existante entre l’amont et l’aval et déclenche au moment opportun un contre-lavage séquentiel des différents éléments qui composent la station de filtration. Cela facilite alors grandement la vie des utilisateurs et sécurise le fonctionnement du système.
CETTE RÉVOLUTION BOOSTE ALORS TOUS LES CONCEPTS DÉJÀ EXISTANTS :
-la station de filtration à sable se simplifie : le gros fût de 60’’ ou plus est remplacé par 3 ou 4 fûts de taille plus modeste (exemple : 4 x fûts de 24’’) et placés en parallèle car le programmateur se charge de la complexité à réaliser le contre-lavage séquentiel (un fût après l’autre).
-la filtration à tamis automatique se développe : elle bénéficie de cet automatisme car il déclenche au bon moment un contrelavage qui évite cet effet avalanche si caractéristique de ce mode de filtration dit de ‘’surface’’ (quand le tamis est obstrué progressivement par les particules, l’eau ne passe plus que par les orifices non colmatés, et l’ensemble se colmate très vite jusqu’à risquer une déformation des mailles voire un déchirement du tamis).
-la filtration à disque se popularise : elle devient ultra-compacte et prête à l’emploi, car simple et légère (tous les matériaux sont désormais en plastique, même les vannes de contre-lavage ou les manifolds) et optimisée (plusieurs éléments en parallèle) tout en étant parfaitement maitrisée via l’automatisme.